Jour de neige

Il n'y avait presque personne sur la route ce matin. J'aime cette atmosphère feutrée, je la trouve apaisante. Des collègues se sont mises en télétravail à cause de la neige parce qu'elles habitent loin, il n'y a presque personne ici. Ce temps me rappelle mon enfance, quand on entendait la neige crisser sous nos pas et que nos gants de laine finissaient par être trempés à force que nous fassions des boules de neige.

Nous nous entêtions à faire de la luge dans le jardin qui n'était que très légèrement en pente. J'ai gardé la luge en bois, je n'ai pas pu me résigner à m'en débarrasser quand j'ai vidé la grande maison de mes parents. Elle est dans la vieille maison familiale des Vosges, pas loin de l'Alsace. C'est un bel objet, tellement mieux que ces affreuses luges en plastiques fines comme du papier, comme celle avec laquelle je me suis amochée dans les Alpes il y a pas loin de vingt-cinq ans. Les bosses étaient glacées, j'ai bien rebondi dessus. Bilan, fracture du sacrum et entorse sacro-coccygienne. Ca me réveille encore parfois la nuit, une vieille douleur qui passe et puis s'en va.

Je suis un peu ennuyée pour nos étudiants étrangers quand il fait froid. En septembre, des Angolais m'ont dit avec un brin d'anxiété qu'ils avaient vu que notre région était vraiment froide et je leur ai dit mais non pensez-vous, il fait beaucoup moins froid qu'avant, on n'a même plus de neige tous les ans, y a le réchauffement climatique et patati et patata... Et puis on a déjà eu un coup de froid à -15° cet hiver, de la neige avant Noël et voilà que rebelote et que la météo annonce -7° pour quelques nuits à venir. Quand on vient de Haïti ou d'Angola, c'est un peu rude.